Shri Siddharameshwar Maharaj
Shri Siddharameshwar Maharaj fut le guru de Nisargadatta Maharaj.
Entretien 1 (traduction originale de Janine Chaumont)
Extrait D'Amrutlaya
``Quand la connaissance objective se termine, le sujet ne survit pas comme sujet. À ce moment, l'orgueilleux "Je" disparaît . [ Dasbodh, Chapitre 6, Section 10. ]
Tant que les objets sont pris pour exister vraiment, le sujet reste. Car l'être est conceptuel, tout comme le sujet. Si vous appelez cette ville `Bombay ', elle apparaît comme Bombay; si vous l'appelez terre, elle apparaîtra comme terre. Tout dépend du concept du sujet. Si vous appelez un objet une chaise, c'est une chaise; si vous l'appelez bois, c'est du bois. Si vous appelez tout Brahman, alors tout est Brahman. Si vous l'appelez le monde, c'est le monde. Tous les objets dépendent du concept du sujet. Mais Brahman est au delà des concepts et aucun concept ne peut le concevoir.
Il y a une femme qu'un homme appelle son épouse, l'autre l'appelle 'sa sœur , le troisième l'appelle 'sa fille '. En fait elle n'est rien qu' un morceau de chair et d'os. Ce que vous déclarez prend forme. Tout est conceptuel et dépend des concepts du sujet. Le monde et les êtres sont des concepts relatif à un sujet particulier. Ce `sujet ' qui appelle la manifestation "vérité" est le moi et ce moi doit être supprimé. Si le moi part, alors seulement Brahman reste.
Celui qui embrasse le corps en tant que soi est aveugle. On devrait avoir le sentiment que tous les objets sont faux et que seul Brahman existe. Puisque vous considérez les objets comme étant vrais, vous vous perdez. Vous devez vous débarrasser du `Je '. Le Je n'existe pas. Se débarrasser du `Je ' peut s'appeler une mort désirable.(...) Si les objets sont pris pour être vrais, cela signifie que les démons règnent et que Dieu est absent. Il n'y a aucune trace de lui. Mais quand Dieu devient victorieux (c.-à-d. quand la détermination ou le sentiment vient que tous ces objets sont faux), alors le démon `Je ' disparaît également.
Quand le moi est détruit, alors tout est Brahman. On doit mettre en pratique l'idée que le "je" et tous les objets sont faux. Une personne réalisée sent que tout est Brahman. La nourriture, la planche en bois sur lequel on se repose tout en prenant des repas, parce que pour lui l'éponge et l'eau sont toutes deux expressions de Brahman. Tout est Brahman. Votre sujet d'étude devrait être comme ci-dessus. Alors ce sera le royaume de Dieu. Brahman n'est pas couleur, il n'est pas jaune ou noir, ce n'est pas musique, etc... Le ghee (beurre épuré) qui est liquide et le ghee qui est plein sont identique juste à l'eau et à la glace est identique. Quand la terre rencontre la terre c'est toute la conscience. Tous ce que vous voyez et percevez n'est rien d'autre que la réalité (Brahman). Ce que vous voyez est seulement la conscience qualifiée juste comme bracelets ou bagues sont tous deux en or.
Vous êtes devenus le corps physique parce que ce corps est l'objet unique corporel parmi vos concepts. Les domestiques et les préposés devraient être considérés comme Dieu. Il n'y a rien d'autre que Brahman avec ou sans qualité. Tout est Govinda (Dieu). Puisque nous classons tous les objets par catégorie, il y a le moi (jiva). Vous percevez l'épouse comme épouse, fille comme fille, cheval comme cheval ou chien comme chien. Ils sont tous Brahman seulement. Il n'y a aucun besoin de changer la forme des objets. Seulement l'attitude du sujet doit changer. Brahma est identique même lorsqu'il est dans un état avec des attributs. Vous devriez voir Brahma dans quelqu'état qu'il existe. Même les atomes et les molécules d'une chaise sont toutes le seigneur Krishna (Brahman). Une fois que cette attitude est prise, alors il est lui-même Brahma. Que l'on dorme, se réveille, ou aille se promener, on n'a en fait pas dormi, on ne s'est pas réveillé, ni allé promené. Quand tout est Brahman, qui mange et dort? Celui qui est sans qualité et celui qui parle (c.-à-d. avec la qualité) sont Dieu.
Si un Roi trône ou chasse, c'est toujours un Roi. Celui qui marche et parle est une idole de la conscience. On est dévot quand on donne des noms à différents objets tout comme à celui-ci ou celle-là, et on est un saint, un sadhu ou Parabrahman quand on regarde la création comme Parabrahman. Oublier Parabrahman et manger de la nourriture est purement transformer la nourriture en merde. Les vers à soie sont mieux, puisque la soie tissée de leurs cocons est utilisée par les religieux tandis qu'ils adorent Dieu. (...)
Les dieux et les démons sont vraiment ici. Les dieux et les démons ont baratté ensemble le nectar et le vin pour produire l'océan du monde. Lord Vishnu donna le nectar aux dieux et le vin aux démons. Dire "Vishnu a fait cela" signifie que la conscience sensorielle interne a fait cela. Le nectar et le vin sont toujours ici. C'est dans votre propre main de boire le nectar et devenir immortel.
Celui qui s'éveille réalisera ceci. Tout est Dieu. Si vous pratiquez ceci et le prenez à coeur, alors [ la réalisation sera ] tout est Brahman. On doit arroser une plante jusqu'à ce qu'elle fasse ses racines. Alors elle croîtra par elle-même. Vous devriez persister dans votre pratique jusqu'à ce que vous réalisiez ceci.
Deuxième Entretien :
"Quand la connaissance objective se tarie, le sujet (spectateur) ne survit pas comme sujet. A l'instant, l'orgueilleux ego disparaît."" [Dasabodh Chapter 6 Section 10].
Un aspirant fait face invariablement à la question "Allons-nous continuer à mener cette vie domestique-ci, ou allons-nous laisser tomber ?" Que l'on continue ou que l'on parte ne compte en rien. Il n'y a aucun intérêt à porter une guirlande sacrée autour du cou et garder de la colère dans le coeur. Si l'on n'est pas attentif à son être intérieur, à quoi sert une robe de safran ? C'est vrai, les arbres, les tigres, les bêtes et les oiseaux ne mènent pas de vie domestique ; est-ce à dire qu'ils sont devenus des saints ? A quoi cela sert-il si nous ne sommes pas attentifs à notre soi ? Nous devrions être en alerte. La connaissance objective devrait démontrer qu'elle est fausse, illusoire. Toutes les affaires que nous menons dans le monde devraient prouver qu'elles sont fausses et ce qui a été pris pour faux devrait être expérimenté comme Vérité.
A quoi cela sert-il si nous ne sommes pas détachés intérieurement ? L'attitude doit changer. Savoir que tout ceci (l'existence mondaine manifestée en évolution) est faux est un acte de bravoure. On devrait être détaché, en soi. Une fois que l'on a appris comment ne pas être concerné ou comment renoncer, alors on aura l'expérience. Quelles que soient les circonstances ou l'état, on devrait être détaché. Vivez comme vous voulez, mais renoncez intérieurement.</ span>
Les objets sont irréels. On devrait détacher le mental d'eux et considérer que le Soi est Brahman. Même si nous considérons le corps existant par les cinq éléments comme bénin, nous devrions encore savoir que ces cinq éléments sont dangereux. Même quand nous pensons que seul le Soi peut apporter le bonheur, la grande illusion, Maya, nous tente et nous fait retourner à notre condition précédente. C'est quand nous devenons ferme et stable en Brahman avec le corps, le langage et l'esprit que nous pouvons achever cette connaissance. On peut faire n'importe quoi, s'adorer en se couvrant d'or, porter des habits onéreux, mais la grâce de Dieu vient à celui qui, seul, considère que tout cela est irréel. Si l'on n'a pas renoncer vraiment, tous les efforts deviennent futiles.
On peut porter de l'or, de l'argent, un fils d'airain, ou des parures très coûteuses, il n'y a cependant aucun espoir d'être joyeux dans cette vie. Un être humain ne peut jamais obtenir la paix. Seul le Soi parle de la vérité et se comporte comme tel avec son corps, discours et intellect. Si l'on pense "je suis le corps", alors parlera seulement du corps. Telle est la fleur, tel est le parfum. Même si vous êtes de ce monde, vous devriez être comme si vous n'en étiez pas. Pour Brahman, tous sont égaux, qu'il s'agisse d'une existence mondaine ou d'une vie en forêt. Quand vous n'êtes pas, comment l'existence mondaine pourrait-elle être là ? Vivez comme vous l'entendez mais changez votre attitude. Alors tout ce termine. Un authentique dévot de Krishna nommé Chokamela était boucher et avait l'habitude de vivre un os à la main. Vous pouvez toujours manger de la bonne nourriture purifiée, mais qu'allez-vous faire de vos divagations mentales ? Vous devez devenir Brahman et sentir que tous les objets sont irréels, votre ego ne devrait pas être là. Alors vraiment, vous êtes devenus Brahman !
Il n'y a rien d'autre que Brahman. C'est notre attitude qui doit changer, être l'indication d'un renoncement. Dans le sommeil, quand le monde est absent, le roi et le pauvre sont égaux. Quand vous quittez le monde à la nuit comme dans le sommeil, ne vous sentez-vous pas heureux ? De ce point de vue, vous n'avez pas besoin du monde, ni d'une maison, d'un travail ou d'une femme. Tout seul, quelle béatitude ! Quand vous pensez avoir un tas de choses à faire, vous devenez misérables ! Quand vous n'avez rien à faire, de quoi s'inquiéter ? Alors, soyez heureux ! Celui qui a un travail à accomplir est un laboureur. Même s'il est un roi ou un dieu, il doit travailler.
Les saints doivent montrer de la compassion. Celui qui est sans désir est le Dieu de tous les dieux. Soyez sans désir au moins une fois. Cela peut survenir seulement si vous ridiculisez le monde à vos yeux et prenez conscience de son irréalité. Guidez votre esprit hors de ce monde et fixez-le sur le Soi. Les objets sont irréels et Brahman est Vérité. Quand vous faites vôtre cette attitude, vous passez la porte. Alors vous avez la liberté de vivre comme vous voulez. Celui qui ne peut pas danser trouve le sol inégal, mais celui qui veut la connaissance du Soi la trouvera d'une façon ou d'une autre.
Prahlada, un grand dévot du Seigneur Narayana, se vit ordonner de ne pas prendre le nom de Dieu par son père. Prahlada dit à son père, "il se peut que tu sois le propriétaire de mon corps, mais tu n'as aucun contrôle sur mon esprit". Si vous êtes très occupé, identifiez votre esprit à Brahman et réalisez votre travail. Alors, le travail devient Brahman aussi. L'intellect doit se métamorphoser. Dites mentalement :"je suis Ram (conscience)" ,alors tout ce que vous faites devient Ram. Oubliez l'idée "je suis ceci et cela..." et devenez celui qui pénètre l'univers entier !
Parcours de Shri Sadguru Siddharameshwar Maharaj
Shri Sadguru Siddharameshwar Maharaj est l'un des plus grands saints inconnus de notre époque. Il est né en Août 1888 dans un petit village nommé "Pathri" dans le district de Sholapur, en Inde. Six jours après sa naissance, sa grand-mère eu un rêve dans lequel un grand Saint Siddheshwar apparut devant elle et lui dit que le garçon qui vient de naître est sa réincarnation et lui demande de le nommer Siddheshwar. Il ajouta qu'un jour le garçon deviendrait un grand saint.
Et ainsi son nom fut gardé Siddheshmappa. Plus tard, il fut connu comme :Siddheshwar Maharaj. Même dans son enfance il était très futé, actif et avait la capacité d'absorber les choses très rapidement. Il n'étudia pas beaucoup à l'école mais était très intelligent, astucieux et malin dans son comportement. Il était toujours très droit et parlait avec une idée réfléchie. Il ramenait ses réponses à chaque question avec un sens plein. A l'âge de 16 ans, alors même qu'il était trop jeune pour travailler, il pris le travail de comptable dans la firme Marwadi de Bijipur. Là, il rencontra son maître Shri Bhausaheb Maharaj, qui a bâti un ashram dans le petit village d'Inchgiri dans l'état du Karnataka, qui commença dans l'année 1885. Shri Bhausaheb Maharaj, comprenant les capacités mentales et les habitudes de vie de gens, commença à enseigner la méditation à ses disciples dans le monastère.
Le but principal de cet enseignement était d'atteindre la Réalité Finale. Sa méthode est connue en tant que " Pipilika Marg" ou la voie de la fourmi dans la Mythologie Hindoue ; c'est un processus lent pour atteindre la Réalité Finale. Shri Siddharameshwar Maharaj, après avoir passé à côté de son Maître Bhausaheb Maharaj l'année 1914, méditait sur les enseignements de son Maître. En 1918, il renonça au monde et rejoignit ses quatre disciples frères pour populariser l'enseignement de son Maître. L'année 1920, alors qu'il faisait un voyage pour populariser cet enseignement, il eut l'idée que l'on pourrait aller au-delà de la méditation parce que la méditation est l'état initial pour atteindre la Réalité Finale. Ses frères disciples n'étaient pas d'accord avec Shri Siddharameshwar Maharaj, disant que leur maître Shri Bhausaheb Maharaj ne leur avait pas dit cela. Il leur dit d'accord, mais ajouta " pourquoi n'irions-nous pas au-delà de cela ?". Il décida de s'atteler à ce sentier ardu de son cru, les laissa, et retourna à Bijapur chez lui.
Il commença sa méditation à Bijapur sur une plate- forme élevée en forme de petit minaret, assis sur un vieux canon et médita durant neuf mois sans cesse. Puisque son Maître ne lui avait enseigné que la méditation, il n'y avait pas d'alternative pour atteindre la Réalité finale sans méditation. Ses efforts furent récompensés et son Maître le bénit. Il expliqua alors que l'on peut atteindre la Réalité Finale par le chemin de l'oiseau "Vihangam marg", en pensant que l'ignorance est survenue d'avoir entendu parler les générations successives. Rien qu'en entendant et pratiquant les enseignements du Maître et en y pensant à fond, comme les oiseaux passent d'un arbre à l'autre, on peut atteindre la Réalité Finale très rapidement. C'est le chemin le plus court pour achever la Réalité Finale. Dans les deux chemins, on a à atteindre la Réalité Finale en allant dans le Laya (dissolution de la conscience), c'est -à-dire l'absorption de soi. L'ignorance est survenue par les pensées et si les pensées sont absorbées dans la Réalité, on peut aller à la Réalité Ultime par la pensée seulement. Il fit des efforts incessant pour réaliser cette Réalité Ultime. Il dit :"j'atteindrai la Réalité Ultime même au prix de ma vie."
Par la grâce de son Maître Bhausaheb Maharaj, il atteint le but final de la Réalité Ultime. Il commença alors à prêcher à ses disciples d'atteindre la Réalité Ultime via Vihangam Marg (le chemin des oiseaux, par la pensée). D'abord, il donna la Connaissance de la Réalité Ultime à ses disciples et leur demanda de renoncer, et de renoncer même à l'acte de renoncer. Finalement, il donna la connaissance de Vijnana-- la Réalité sans pensée. Il prêchait en un langage très simple, lucide et logique, donnant des exemples dans la vie de tous les jours. Il avait l'opinion que Parmarth -- comprenant la Réalité Ultime, devrait être enseignée dans un langage très simple sans user de mots pompeux et ronflants, afin de faire comprendre aux gens la Réalité Ultime. Il fit cela des années 1925 à 1936.
Finalement, il passa au-delà le 9 Novembre 1936, à Bombay, donnant une compréhension complète de la Réalité Ultime à ses disciples. C'est pourquoi ce livre est la Clé Maîtresse de la Réalisation Ultime. Ce livre explique un des chemins qui mène à la Réalité Ultime. C'est-à-dire, la connaissance que vous ne faites pas partie des quatre corps et que là demeure l'Ego de la connaissance qui devrait être dissolu dans la Réalité Ultime nommée "Laya"(Absorption).
Shri Dattatray Dharmayya Poredi a répandu une des conférences de Siddharameshwar Maharaj connue comme la "Maître-Clé de la Réalisation du Soi".( Atmagyanachi Gurukilly). C'était l'un des disciples capables de Siddharameshwar Maharaj vivant à Solapur (dans l'état de Maharashtra, Inde) et a écrit aussi de nombreux poèmes sur Vijnana (Réalité Ultime) enseigné par le Shri Sadguru Siddharameshwar Maharaj. La Maître- Clé de la Réalisation du Soi, qui est écrite en Marathi, est traduite en anglais par Madame le Dr Damayanti Dungaji. Elle est disciple de Shri Sadguru Nisargadatta Maharaj, qui est le disciple de Shri Sadguru Siddharameshwar Maharaj. Shri Sadguru Siddharameshwar Maharaj prêcha étape par étape dans un langage très simple sur la façon d'atteindre la Réalité Ultime durant les années 1925 à 1936. Ses enseignements ont été publiés en Marathi comme "Amrut Laya". Ces conférences ont aussi été traduites en anglais et seront publiées pour le bénéfice de ceux qui ne comprennent pas le Marathi.