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  • Non-dualité Occidentale: L'approche développée ici est typique de ce qui se dit en Europe et en Amérique

Ce texte explore la notion complexe de conscience, en particulier l'idée de se rendre compte de sa propre conscience.

Avoir conscience de sa propre conscience est une expérience incroyable, mais il ne faut pas s'y accrocher trop fort. Cette prise de conscience arrive souvent après avoir réalisé que notre "moi" n'est qu'une illusion. Il soulève la question : peut-on vraiment percevoir quelque chose sans qu'il y ait quelqu'un pour le percevoir ? Nous avons tendance à croire fermement en nos idées et expériences, mais il est important de comprendre qu'elles ne sont pas là pour être complètement éliminées. Elles ont leur utilité. Cependant, on oublie souvent qu'il peut y avoir une manière de percevoir les choses qui ne repose pas sur l'idée d'un "moi" personnel. Ce n'est pas seulement l'idée que nous avons de nous-même qui peut être trompeuse ; notre désir de savoir et de comprendre peut aussi nous échapper.

Quand on parle de "conscience de soi", on fait référence à l'idée que la conscience peut se connaître elle-même. Mais qui réalise vraiment cela ? C'est juste une expérience, et toute expérience implique quelqu'un qui la vit. Se débarrasser complètement de l'idée d'un "moi" n'est pas le but ultime, car il y a aussi le rôle du "découvreur" ou du "connaissant", qui fonctionne de manière subtile. Même quand notre esprit semble calme et silencieux, ce "connaissant" est toujours là, caché, observant en silence. Notre corps et notre esprit ont tendance à réagir automatiquement à l'expérience de la conscience, un mécanisme qu'il ne faut pas sous-estimer. La conscience se révèle quand on atteint un état où l'idée du "moi" n'intervient pas, mais même alors, ce "moi" non-existant s'approprie l'expérience comme s'il comprenait ou connaissait quelque chose. En réalité, la conscience et ce sentiment d'être sans "moi" ne sont rien d'autre que le vide, et il n'y a pas de différence entre la conscience et celui qui l'observe.

En d'autres termes, quand on se débarrasse de l'idée d'un "moi" et qu'on est simplement conscient, on pourrait penser qu'il n'y a plus de "moi", mais seulement la conscience qui se connaît elle-même. Cependant, c'est en fait l'observateur invisible qui reconnait la conscience et prétend qu'il n'y a qu'une seule entité. C'est pourquoi il faut être prudent avec cette expérience de la conscience, qui est magnifique tant qu'elle ne va pas plus loin. Pour vraiment rester dans cette expérience sans se tromper, il faut exposer tous les aspects du "moi" et de son fonctionnement. Sinon, on risque de se tromper soi-même, et certains enseignants peuvent parler de cette expérience indescriptible sans réaliser qu'ils se positionnent eux-mêmes comme connaissant cette conscience, parfois même allant jusqu'à la considérer comme une entité ou une divinité intelligente. La connaissance et la découverte sont d'autres aspects de l'ego à ne pas négliger. Notre ego n'a pas les moyens de comprendre sa propre non-existence ou le concept du "non-moi" sans se référer à des idées et des perceptions, ce qu'il fait de manière très habile. Ces perceptions de l'ego sont des illusions et ne mènent à rien de concret, juste à la création de concepts illusoires considérés comme des vérités.

En résumé, il est impossible de connaître ou de décrire l'indescriptible, même si notre esprit essaie de tout savoir et d'expliquer. Tout ce que l'esprit peut découvrir ne sont que des idées vides. La réalité n'est "visible" qu'à travers des apparences et des concepts, et il est impossible de prouver quoi que ce soit. Tout se révèle dans l'instant, sans besoin de mots, d'analyses, de connaissances ou de conclusions. Il est important de se méfier des conclusions hâtives et de remettre en question les idées et perceptions illusoires. L'ego ne se soucie pas de savoir si l'illusion du "moi" a été reconnue ; son fonctionnement global doit être exposé, y compris l'idée de "connaître" : comprendre, savoir, découvrir. Ne transformez pas la conscience en quelque chose de tangible, sinon nous finirons par lui attribuer des caractéristiques humaines. Notre fonctionnement égotique est très limité et cherche toujours à se positionner et à comprendre, n'ayant d'autre choix que de conceptualiser et de faire de la conscience quelque chose d'intelligent ou une divinité aimante. L'amour n'a pas besoin d'être une chose pour exister. La conscience, le néant qui est tout à la fois, le vide plein simultanément... ces mots sont vides, et l'expérience de ce que nous appelons conscience doit être directe et immédiate. Les descriptions qui suivent ne sont que des concepts vides. Il serait bien que certains enseignants le précisent au lieu de laisser les gens croire en une force invisible et bienveillante qui nous protège et qui est ce que nous sommes. Mais nous ne sommes pas !

Dans l'Advaita moderne, le terme "ce qui est" est souvent préféré à "conscience", ce qui semble plus approprié et ne nécessite pas d'explication supplémentaire. Tout n'est que des apparences éphémères. Alors, pourquoi s'accrocher à l'idée qu'il doit y avoir quelque chose de plus ? Encore une fois, nous nous faisons des illusions. Il doit y avoir quelque chose derrière tout cela, une force, le divin, l'univers, un Dieu... Mais ce système illusoire de l'ego ne peut comprendre le néant, le vide, l'absence de choses et de preuves, sauf en nous plongeant dans des concepts indéfiniment. Ce qui peut être expérimenté ne l'est que dans l'instant et n'a aucune valeur au-delà de cet instant. S'il y a quelque chose derrière tout cela, ça ne sera expérimenté ni par quelqu'un ni par personne et ne sera pas connu ni de quelqu'un ni de personne. Pour conclure, tout ce que nous comprenons, nous le comprenons à travers des concepts. La libération, c'est se libérer de la conscience. L'expérience de l'absolu n'est pas l'absolu lui-même, et sans quelqu'un pour le percevoir, il n'y a pas d'absolu. Ce qui est déjà présent n'a pas besoin d'être compris, il n'a pas de but ou de résultat. Ce qui est et ce qui n'est pas n'ont pas besoin d'être validés.