Ranjit Maharaj en Satsang à Paris en 1998. Parle de l’ego, de la quête du Soi…
Ranjit Maharaj est né à Bombay le 4 janvier 1913. Il avait 12 ans lorsqu’il rencontra son maître Siddharameshwar Maharaj, un grand maître inconnu de son temps, le même guru que Nisargadatta Maharaj. Il n’a commencé à enseigner qu’à l’âge de 70 ans, face au nombre croissant de chercheurs qui lui rendaient visite dans la petite pièce qu’il habitait au centre de Bombay. Il a quitté ce monde le 15 novembre 2000. L’enseignement de Ranjit Maharaj se situe dans la continuité de celui de son maître Siddharameshwar Maharaj, et se distingue par sa simplicité et son aspect radical. Ranjit Maharaj s’exprime dans un langage clair et incisif. En utilisant des exemples de la vie quotidienne il rend la compréhension de notre véritable nature, la Réalité, accessible à tous. |
L’enseignement de Ranjit Maharaj, à l’instar de celui de son maître, repose sur une transmission simple et directe de la connaissance : « Trouver votre véritable nature est la chose la plus facile qui soit car vous êtes cela », disait Siddharameshvar Maharaj. Ranjit Maharaj précise : « La philosophie est la chose la plus facile mais aussi la plus difficile pour la simple raison que vous ne l’acceptez pas. C’est toujours pour quelque chose qui n’existe pas que l’on doit faire des efforts. » La première étape de l’enseignement consiste à discerner le vrai du faux pour atteindre la connaissance de Soi. Pour trouver notre véritable nature, on doit procéder par élimination, c’est à dire rejeter les fausses identifications que l’on a endossées. Ce sont les voiles de l’ignorance qui peuvent être levés par la connaissance. Mais la connaissance doit ensuite se dissoudre dans la Réalité car elle n’est qu’un remède pour guérir de la maladie de l’illusion, de l’ignorance. Ainsi quand l’ignorance a disparu, la connaissance elle-même n’a plus d’entité puisque dans la Réalité, il n’y a ni ignorance ni connaissance, et c’est Cela que nous sommes. L’enseignement de Ranjit Maharaj est radical dans le sens où il n’offre aucune méthode pour améliorer l’illusion puisqu’elle n’existe pas. Le processus consiste à se débarrasser de ce qui n’est pas. On doit tout d’abord se connaître comme étant la Source de la conscience, c’est à dire l’essence de toutes choses [sat-chit-ananda], mais si Maharaj nous dit : « Vous êtes le pouvoir, » c’est pour mieux nous couper l’herbe sous les pieds par la suite : « ce pouvoir est aussi illusion ». Il n’y a aucune contradiction dans ces deux affirmations mais simplement un souci de méthode qui consiste à rendre sa nature illimitée à ce qui se croit limité : « C’est parce que vous croyez être une petite créature qu’il faut tout d’abord vous rendre vaste et illimité : je suis le créateur du monde. » Et Maharaj ajoute : « Le créateur de l’illusion est aussi illusion ! », ce n’est pas la Réalité finale car ici une pointe d’êtreté [je suis] persiste toujours, alors que dans la Réalité, il n’y a pas d’êtreté. Maharaj nous donne alors l’arme qui nous permettra d’éviter le piège de la grande illusion de la connaissance [maha maya] : « Je n’existe pas. » Quand je ne suis pas, seule la Réalité est. |
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